After
Pièce chorégraphique de Vlam Production, pour 3 interprètes et une salle des fêtes.
Création printemps 2020, reportée au printemps 2021.
Production déléguée du Manège, Scène nationale de Reims.
Équipe :
Chorégraphie et textes : Audrey Bodiguel et Julien Andujar
Interprétation : Audrey Bodiguel, Julien Andujar & Lise Vermot
Regard extérieur : Valentine Paley
Scénographie : Sophie Cardin
Régie : Juliette Gutin
Avec ce projet, nous voulons parler de l’après. Après que tout ait été fait. Après le tour de magie foiré. Après le dixième redressement judiciaire. Après que la tornade soit passée, après l’apocalypse, après la lutte et la résistance. Que reste-t-il après ? Une fois que nous nous sommes donnés corps et âmes, quelle lumière peut-on faire renaître ? Que reste-t-il en nous qui nous meut, nous anime, nous fait tenir debout et recommencer ? Un corps épuisé, un corps qui refuse de s’effondrer, un corps rattrapé par les autres, un corps qui s’exprime comme jamais, un corps scotché, un corps épileptique, un corps en transe, un corps en célébration… Nous cherchons l’instinct de survie. Le lâcher-prise. Ou peut-être les deux. La beauté au milieu du chaos, la danse de l’espoir et de l’optimisme. Tout n’est peut-être pas si triste. Tout n’est peut-être pas si drôle. La fin de cette fête est peut-être la fin du monde. Un nouveau terrain, un nouveau langage à inventer, donc.
L’enjeu d’AFTER est de requestionner le rapport que nous avons à la fin. Parce que de parler de l’après, c’est déjà supposer qu’il y en a un. C’est une pièce optimiste sur notre devenir, sur notre force vitale, de communion et de mutation. Nous voulons transformer cette vision pessimiste de la fin d’un monde en une fête de célébration. C’est pour cette raison que nous invoquons aussi la mort et sa dimension festive dans certaines cultures. Nous nous intéressons au jour des morts mexicain, au retournement des morts malgache, aux jazz funerals de la Nouvelle-Orléans, aux
carnavals où l’on brûle les Géants. AFTER est un espace de friction entre les derniers instants d’une fête de village et une célébration traditionnelle qui peut parfois durer un mois entier. Une fête qui semble interminable.
Cette pièce est pensée comme un glissement permanent d’un événement à un autre, d’une figure à une autre, une longue mutation. Elle se situe à la lisière entre le moment où la fête commence à choire et l’inattendu arrive. C’est un jeu. Les interprètes jouent. Au sens de l’amusement, du plaisir, du lâcher-prise. C’est par l’humour et la joie que nous souhaitons aborder cette thématique. Même si nos recherches peuvent laisser croire à une démarche anthropologique, c’est plutôt pour enrichir notre propre vision de cette célébration que nous allons chercher dans ces cultes. Loin de la dimension religieuse ou ethnologique.
Audrey Bodiguel & Julien Andujar